La question interdite

Si tu mourrais ce soir, serais-tu certain d’avoir la vie éternelle ?

Deux questions ont caractérisée la manière dont on présentait l’Évangile au vingtième siècle. 1) Si tu mourrais ce soir, es-tu certain d’aller au ciel pour l’éternité ? et 2) Si tu mourrais et te retrouvais devant Dieu et qu’il te posait la question « Pourquoi devrais-je te laisser entrer, que lui répondrais-tu ? ».

Pour beaucoup d’évangéliques de ma génération ces deux questions sont maintenant interdites. La raison principale pour laquelle ces questions sont mises au rancart est  que l’on a souvent détaché ces questions de la vie de tous les jours. Dans le contexte de la guerre froide (que l’on prenait comme précurseur de Gog et Magog et des temps de la fin) on présentait un Évangile qui ne comptait que pour l’éternité car après tout la fin venait incessamment. On n’a présenté que l’aspect futur du salut : « j’ai un billet gratuit pour le ciel qui en veut ? » Quand on jumèle cela avec le fait que nous présentions l’Évangile en réaction à un évangile catholique fortement méritoire nous arrivons à une étrange bête : un évangile qui ne vise que l’au-delà avec une répulsion de l’idée que cet évangile nous amène à faire de quelconques bonnes œuvres. Cet évangile ne faisait aucune distinction entre les œuvres méritoires pré-conversion et les œuvres de la foi que Dieu a préparées d’avance afin que nous passions notre vie à faire de bonnes œuvres (Éphésiens 2.10).

Dallas Willard avance l’idée que cette génération préfère avoir une voiture en bonne état plutôt qu’une assurance mur-à-mur sur une voiture qui ne fonctionne pas. En d’autres mots, ma génération tente de présenter l’Évangile comme quelque chose de transformateur qui permette de vaincre le mal qui est en moi et qui combatte ce mal qui est sur terre. Après tout,  notre Seigneur ne nous a-t-il pas demandé de prier que « sa volonté soit faite sur la terre comme cela l’est au ciel » ?

 

En bout de ligne la question « Si tu mourrais ce soir… » est vue comme la présentation d’un évangile déconnecté et désincarné… MAIS c’est là que j’aimerais challenger ma génération. Le danger d’une génération est d’être tellement baigné dans l’ère de son temps qu’elle ne voit plus où les plis de la société ont affecté l’Évangile. Le monde nous apprend à vivre pour le moment présent et de même notre évangile finit par être exclusivement pour ce monde-ci… L’Évangile court le danger d’être réduit à une version « self-help » pour améliorer sa vie et maximiser son “impact” (dans le sens de laisser sa marque). S’il est vrai qu’il y a un important aspect transformationnel dans l’Évangile cela n’est pas tout ! En termes de durée de temps 70 ans se comparent difficilement à l’éternité. Pourtant, c’est notre réponse à l’Évangile qui détermine où nous passerons l’éternité.

Ce que nous avons besoin de récupérer c’est un évangile qui transforme ET qui sauve pour toute l’éternité. Nous vivons dans une société qui évite la mort et qui ne désire pas en parler. Les gens disent ne pas en avoir peur parce qu’ils sont endormis par l’opium d’une société de loisirs instantanés.

Je crois que ces deux questions demeurent une excellente réflexion à mettre devant les gens car nous mourrons tous un jour et que faire réfléchir sur l’éternité démontre que la fameuse phrase « si c’est bon pour toi  ici-bas c’est bien » ne tient pas la route.

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